Monoparentalité : Comment élever son enfant en étant seul(e) ?
Les familles monoparentales augmentent. Que faire pour qu’un enfant, qui grandit dans une structure monoparentale, ne soit pas en proie à la souffrance ? Discussion avec Catherine Saladin, psychanalyste et auteur de l’ouvrage Mes parents se séparent. Elle nous livre son analyse et ses conseils sur la monoparentalité.
Que se passe-t-il dans la tête d’un enfant qui grandit seul avec l’un de ses deux parents ?
L’enfant va obligatoirement se poser des questions. Il cherchera à comprendre la situation et tentera de se trouver une nouvelle place. Il est important d’essayer de réponde au maximum à ses questions et de le déculpabiliser. L’enfant doit impérativement savoir qu’il n’est aucunement responsable de la situation.
Faut-il lui dire la vérité ?
Dans la mesure du possible oui. Sinon l’enfant risque de se poser des questions trop lourdes pour ses petites épaules. Je pense qu’il n’est pas bon de cacher les choses, parce que les enfants ne sont pas dupes et ressentent énormément les non-dits… Si les choses sont claires et expliquées de sorte que l’enfant ne se sente ni fautif ni coupable de quoi que ce soit, il pourra grandir sans blessures. Ensuite, toute explication doit se faire avec des mots d’enfants.
Un enfant vivant seul avec l’un de ses deux parents a-t-il besoin de plus d’attention ?
Cela dépend de la situation et de la relation que le petit entretient avec la mère. Mais on peut effectivement rencontrer chez l’enfant vivant seul avec l’un de ses deux parents quelques troubles de l’apprentissage. Notamment si la relation mère-enfant est trop fusionnelle. Mais il est évident de toute façon qu’une séparation perturbe naturellement un bambin.
Et pour que l’enfant exprime ses maux, il faut parfois un peu de temps et de patience.
Et lorsqu’un nouvel homme arrive à la maison, c’est difficile ?
Eh bien en général, non ! Au contraire, les enfants sont très contents de voir que leur maman retrouve le sourire. La réaction est souvent bien plus positive que négative. Il peut y avoir un peu d’opposition pour les petits garçons de 4 ou 5 ans qui n’ont pas réglé leur complexe d’Œdipe, mais ils sont bien contents d’avoir quelqu’un pour jouer au foot ou se bagarrer ! Pour les petites filles, c’est autre chose. Au départ elles sont souvent un peu jalouses et développent un petit côté critique, une certaine rivalité. Mais finalement ça passe, et les joies d’une nouvelle vie de famille sereine prennent rapidement le dessus !