Lui donner le goût de l’eau
L’été, le soleil, la plage… et les cris de notre enfant dès lors qu’une vague le touche ou « ose » se diriger vers lui. La mer provoque parfois, chez nos bambins, des sentiments d’anxiété très fort. À nous de leur apprendre à les maîtriser, tout en douceur.
Du côté des bébés :
Comprendre
Ils ont vécu neuf mois durant, in utero, plongé dans le liquide amniotique de maman. Voilà pourquoi, sans doute, les nourrissons sont-ils, à leur naissance, très à l’aise avec l’eau. « Toutefois, passé quatre ou cinq mois, explique Alain Duchair, pédopsychiatre, le bébé se développe considérablement : ses circuits neuronaux deviennent plus nombreux et sa conscience de soi s’affine. Il commence à éprouver de la crainte vis-à-vis du monde qui l’entoure. Et l’immensité des vagues, le bruit que celles-ci génèrent, peuvent rapidement créer en lui un sentiment d’insécurité.
Agir
« Pour éviter que cette insécurité ne se transforme en phobie, il est fondamental de multiplier les gestes rassurants. » Avant d’aller dans l’eau, le bébé doit s’approprier les lieux, s’habituer aux gens et à l’ambiance sonore de la plage. Ensuite, l’adulte qui décide de le baigner doit le tenir dans ses bras, dos aux vagues, au-dessus de la mer et lui parler d’une voix douce et sereine pour l’envelopper d’un climat de bienveillance. « Enfin, il est capital que cet adule n’éprouve lui-même aucune appréhension vis-à-vis de l’eau : l’enfant risquerait de le ressentir et de paniquer deux fois plus. »
Du côté des enfants :
Comprendre
« Il y a les peurs réelles et archaïques », observe le pédiatre Yves le Gal. Les peurs réelles permettent de prendre conscience de certains risques et affûtent notre vigilance. Les peurs archaïques, très présentes chez l’enfant, sont plus inhibitrices, plus profondes. » Elles sont généralement liées à l’imaginaire – la mer va m’avaler – ou à des angoisses non exprimées. « En reculant devant l’océan en pleurant, continue le psy, l’enfant peut par exemple chercher à attirer l’attention de ses parents, à demander du réconfort à une période de sa vie où il se sent peut-être en insécurité passagère. »
Agir
« Ici, la patience est de mise, analyse Alain Duchair. On peut par exemple accompagner l’enfant au bord de la mer et jouer avec lui. La dynamique de groupe – quand l’enfant est encadré par plusieurs enfants et adultes – peut également générer une émulation qui agit positivement sur son appréhension. Enfin, on peut l’inciter à discuter de ses appréhensions, le principal étant de comprendre que la familiarisation à l’eau, comme tout apprentissage, prend du temps et se fait avec plus de facilité par des échanges aquatiques, et ludiques.
Le saviez-vous ?
Dans l’eau, les bébés – de moins de trois mois – se rafraîchissent très vite. Une minute de baignades équivalent à dix minutes pour eux.
A lire :
- Petit Ours Brun joue dans la mer. Danièle Bour et Marie Aubinais. Bayard, 2euros.
- Caroline à la mer. Pierre Probs. Hachette Jeunesse,5euros.