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ÉDUQUEZ « rationnel » !

Conseils d'expertLa plupart du temps nous sommes submergés par notre émotionnel dès qu’il s’agit du moindre conflit : mon enfant n’obéit pas tout de suite, je rentre dans une grosse colère, il fait mal ses devoirs à la maison, je suis angoissé, je me sens impuissant.

Nous avons bien sûr certains « schémas » quant au rôle que « doivent » tenir le père ou la mère. Notre propre histoire importe et bien souvent nous tentons, inconsciemment, de ne pas reproduire des attitudes qui nous ont fait souffrir enfant et décidons de nouveaux comportements que nous estimons valables pour notre progéniture.

Mais très souvent aussi, nous avons des pensées irrationnelles quand il s’agit d’éducation : nous avons de véritables attentes, des demandes, des exigences qui parfois ne tiennent plus du tout compte de la réalité de nos enfants. Ces pensées automatiques génèrent des émotions le plus souvent inappropriées.

Ainsi, tel père se met à hurler devant l’opposition de son enfant de 5 ans « parce qu’à son âge on “doit” obéir ! », ne cesse de réprimander, de menacer et oublie bien vite l’enjeu du conflit (L’enfant se verra gratifier plus tard d’un câlin alors qu’il refusait de goûter tel plat pendant le repas !). Tel autre parent entre dans une joute oratoire avec son ado « parce qu’il “devrait” se rendre compte qu’à son âge on travaille à l’école pour son avenir » mais ne tient pas compte de son immaturité : son problème est justement qu’il n’anticipe pas l’avenir.

La réponse parentale est-elle « il doit être mature ! » ou plutôt « comment m’y prendre pour qu’il le soit » ? Et puis les querelles que génèrent nos émotions se terminent par de fausses trêves et signent le plus souvent notre impuissance (L’ado sera de nouveau autorisé à sortir avec les copains le week-end suivant malgré les mauvais résultats scolaires !).

D’autres adultes vont angoisser quand il faut devenir exigeant, voire conflictuel avec leur enfant : « Je ne supporte pas son regard à ce moment-là », me confie la maman d’un tout-petit de 2 ans. Reprendre un jouet, cesser les câlins, imposer une sieste sont parfois des moments difficiles, notre enfant est dans la frustration, le « déplaisir » et il ne peut que nous regarder négativement. Mais si nous, parents, interprétons cela comme du « désamour » ou de la « dépression », nous risquons fort de devenir a-conflictuel. C’est bien nous qui pensons que l’enfant est « mal » ou qui ne supportons pas « qu’il ne nous aime pas à ce moment-là ».

Un enfant refuse souvent les exigences de l’éducation avec ses contraintes et ses frustrations : pas question d’amour, d’affects et de « relation » avec les parents à ce moment-là mais d’acceptation des contraintes et du principe de réalité. Redevenir « zen » pour un parent c’est être rationnel : bien comprendre qu’éduquer c’est « amour et frustration », donc plaisir et déplaisir pour l’enfant avec toutes les conséquences que cela engendre !

Didier Pleux

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