Nouveauté

Apprendre avec son corps

Des études neuro-scientifiques et psychologiques montrent que les élèves apprennent plus facilement les langues étrangères et même les mathématiques lorsque leur corps participe à l'enseignement. Mais ce qui est vrai pour ces deux matières l'est également pour beaucoup d'autres types d'apprentissages.

L'apprentissage des langues

Les jeunes enfants apprennent leur langue maternelle en manipulant les objets, en effectuant des actions, en mimant des expressions... Naturellement, sans les mots, la transmission passe par le corps. Une fois le langage acquis, on perd de vue que cette stratégie reste la plus efficace. Pourtant certaines méthodes, comme la "Réponse physique intégrale" ou "Total physical response" du psychologue James Asher, ont fait leur preuve. Pour apprendre une langue l'enseignant donne une instruction "lève la main, bouge le pied, sourit..." et l'enfant l'exécute. 

La maîtrise de concepts mathématiques 

Dans une méta-analyse de 2013, sur 217 études effectuées sur des enfants et des adultes, l’équipe de chercheurs de David Uttal, de l’université Northwestern, a conclu que "la pensée spatiale peut être améliorée par une formation de courte durée". Une  étude sur les tâches de rotation mentale confirme la supériorité de l'apprentissage par la manipulation.  Un groupe d'enfant devait utiliser des cubes en bois pour construire des petits bâtiments, l'autre devait effectuer des exercices de géométrie sur le même thème. Les enfants les plus performants en matière de rotation mentale étaient ceux qui avaient eu des cubes en bois à manipuler. 

Une pédagogie actuelle encore réfractaire

Malgré l'efficacité de ces apprentissages, la pédagogie actuelle reste ancrée dans une philosophie tenace qui sépare corps et esprit et fait du corps un subalterne de la pensée. Depuis Spinoza, la scission corps-esprit est mise à mal, avec une réhabilitation progressive de l'importance du corps. Enfin, depuis une vingtaine d'années émerge la théorie de l’incarnation, explicitée par Margaret Wilson, de l’université de Californie. Selon elle "les processus cognitifs sont profondément enracinés dans les interactions du corps avec l’environnement".

De nombreuses disciplines, influencées par ces philosophies émergentes, changent de cadre de pensée et réforment leurs méthodes d'apprentissage au regard de théories empiriquement soutenues par la recherche en neurosciences. 

 

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